Trafic de drogue en France, Quelle est l’ampleur?
Près de 4 000 points de vente de drogue sont recensés à ce jour dans l’Hexagone. Les forces de l’ordre luttent chaque jour contre ce fléau. Mais le trafic de drogue en France semble prendre de l’ampleur. Comment est-il organisé ? Et combien rapporte-t-il ?
Économie du trafic de drogue en France
« Trafic de stupéfiants » désigne les échanges commerciaux illégaux de substances psychotropes réglementés par les différentes conventions de l’ONU (1961, 1971, 1988). En France, le marché de la drogue représente une véritable économie souterraine puisque selon les derniers chiffres de l’Observatoire européen des drogues et toxicomanies (OEDT), 41 % des citoyens de l’Hexagone ont déjà consommé une fois du cannabis dans leur vie. Ainsi un véritable marché a été mis en place pour satisfaire cette très forte demande1.
Selon la loi française, la définition du trafic de drogue dépasse le simple fait d’acheter et de revendre de la drogue. Ce terme vise à la fois la production, la fabrication, l’importation, l’exportation, le transport, la détention, l’offre, la vente, l’achat et l’emploi illicites de stupéfiants2. Sur les 2,3 milliards d’euros que représente le marché de la drogue en France, un peu moins de la moitié viendrait du trafic de cannabis qui génère un chiffre d’affaires de 1,12 milliard d’euros par an. Le marché de la cocaïne représente, lui, 38% de la totalité du marché de la drogue en France (soit un chiffre d’affaires de 902 millions d’euros) — bien que la popularité de cette drogue soit bien moindre que celle du cannabis dans l’Hexagone.
En 2020 et 2021, à la suite de la pandémie de Covid-19, les trafiquants de drogue font évoluer leurs méthodes dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire et ses différentes mesures3.
Coût de la répression contre la drogue
Aujourd’hui, environ 1% du PIB national est utilisé dans le cadre de la lutte contre les drogues et les personnes dépendantes. Financement des actions policières, judiciaires, locales, mais aussi politiques sanitaires et médico-sociales.
L’Application de la loi, la lutte contre les trafics, la prise en charge sanitaire, promotion de la recherche, plans de lutte contre les drogues, centres de soins et d’accompagnement. Tous ces investissements aggravent la facture qui se fait de plus en plus importante pour l’État et l’Assurance maladie au fil des ans.
Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, 1,5 milliard d’euros ont été dépensés en 2010 par les deux institutions réunies, contre 1,47 milliard d’euros en 2009 et 1,29 milliard d’euros en 2008. Des sommes astronomiques ne comprenant même pas les coûts des traitements des maladies liées à la consommation de drogues. Ces derniers s’élèveraient à 26,66 milliards d’euros en 2010